Allan KARDEC
Codificateur
du Spiritisme
Allan Kardec
naquit à Lyon au 76 rue sala le 03 octobre 1804. De son vrai nom
Denizard Hippolyte Léon Rivail. Sa demeure a disparu lors des
redressements de cette rue de 1840 à 1852. Le codificateur du
Spiritisme reçut dès son berceau un nom aimé et respecté et tout
un passé de vertus, d’honneur de probité. Dès sa première
enfance il se sentit attiré vers les sciences et la philosophie.
Il fit à Lyon ses premières études, complétées ensuite à Yverdun
(Suisse), auprès du célèbre professeur pédagogue Pestalozzi,
dont il devint un de ses disciples les plus éminents
collaborateur dévoué. Il s’était adonné, de tout cœur à la
propagation du système d’éducation qui eut une grande influence
sur la réforme des études en France et en Allemagne.
Ses
biographes, Henry Sausse et André Moreil nous disent que dès
l’age de 14 ans, il expliquait à ses petits camarades, moins
avancés que lui, les leçons du maître, lorsque ceux-ci ne les
avaient pas comprises, alors que son intelligence, si ouverte et
si active, le lui avait fait saisir au premier énoncé. C’est à
cette école que se sont développées les idées qui devaient plus
tard faire de lui un observateur attentif, méticuleux, un
penseur avisé. Les ennuis qu’il éprouva, lui catholique en pays
protestant, le portèrent de bonne heure, à aimer la tolérance,
et firent de lui un véritable homme de progrès, un libre penseur
avisé, voulant comprendre d’abord, avant de croire ce qu’on lui
enseignait de 1804 à 1818. L’élève devenait maître quand
Pestalozzi était appelé par les gouvernements pour fonder des
instituts semblables à Yverdum. Il devint bachelier des sciences
et des lettres. Linguiste distingué il connaissait à fond et
parlait couramment l’allemand, l’anglais, l’italien et
l’espagnol. Il connaissait aussi le hollandais. Il était
d’humeur gaie dans l’intimité, bon et serviable.
En 1824 il
vient à Paris pour fonder au 35 rue de Sèvres un établissement
semblable à Yverdun. Pour cette entreprise il s’était associé
avec un de ses oncles, frère de sa mère, qui était son bailleur
de fonds. Dans le monde des lettres et de l’enseignement qu’il
fréquentait à paris, Denizard Rivail rencontre Melle Amélie
Boudet qu’il épousa le 06 février 1832.
L’associé de
M. Rivail avait la passion du jeu, il ruina son neveu en perdant
de grosses sommes. On du liquider l’institut. Loin de se
décourager M. et Mme Rivail se mirent à l’ouvrage. Travailleur
infatigable après avoir tenu des comptabilités, le soir il
faisait à la veillée, des cours de grammaire, d’arithmétique. Il
traduisait des ouvrages anglais, et Fénelon en allemand. Il
organisa chez lui, rue de sèvres, des cours gratuits de chimie,
de physique, d’astronomie, d’anatomie comparée de 1835 à 1840.
Membre de plusieurs sociétés savantes notamment de l’Académie
Royale d’Arras, il fut couronné au concours de 1831, pour un
mémoire remarquable ayant pour thèse : « Quel est le système
d’études le plus en harmonie avec les besoins de l’époque ?
».
Parmi ses
ouvrages pédagogiques, il faut citer ceux-ci :
"Plan proposé pour l’amélioration de l’instruction publique"
en 1828.
"Cours pratique et théorique d’arithmétique" en 1829
"Catéchisme grammatical de la langue française" 1848.
"Dictées normales des examens de l’hôtel de ville et de la
Sorbonne". "Dictée spéciales et difficultés orthographiques" en
1849.
La même
année il est professeur au lycée polymathique de Paris. Ces
divers ouvrages furent adoptés par l’université de France.
En 1854, il
a 50 ans, pour la première fois l’éminent professeur entendit
parler des tables tournantes, d’abord par M. Fortier
magnétiseur, avec lequel il était en relation pour ses études
sur le magnétisme. Ce dernier lui dit : "voici qui est bien
plus extraordinaire, non seulement on fait tourner une table,
mais on la fait parler, on l’interroge et elle répond". Ceci
répliqua M. Rivail est une autre question : "j’y croirai
quand je le verrai", résoudre toutes les difficultés de la
question. Il confirma les résultats de ses observations que les
esprits, n’étant autres que les âmes des hommes, n’avaient ni la
souveraine sagesse, ni la souveraine science. Cette vérité
reconnut le principe et le préserva de graves écueils de croire
à leur infaillibilité. Néanmoins cela prouvait à son sens
l’existence d’un monde invisible ambiant. Il dit : "ce monde
invisible était un point capital, qui dévoilait une phase
absolument comme on arrive à connaître l’état d’un pays
interrogeant les habitants de toutes les classes et de toutes
les conditions, chacun pouvant nous apprendre quelque chose, et
aucun individuellement, ne pouvant nous apprendre tout. C’est à
l’observateur de former l’ensemble à l’aide de documents
recueillis de différents côtés, collectionnés, coordonnés et
contrôlés les uns par les autres. J’agis donc avec les esprits,
comme je l’aurais fait avec des hommes, ils furent pour moi,
depuis le plus petit jusqu’au plus grand, des moyens de me
renseigner et non des révélateurs prédestinés ".
Pressé par
les événements et par les documents qu’il avait en sa
possession, fait paraître le 18 avril 1857 la première édition
du "Livre des esprits" sous le pseudonyme d’Allan Kardec,
nom qu’avait été le sien lorsqu’il était druide en Gaule.
L’ouvrage eut un tel succès, qu’en 1858 il le réédita sous la
forme actuelle, revu, corrigé et augmenté. Le 1er
janvier 1858, sous les conseils des guides spirituels, Allan
Kardec, fait paraître " la Revue Spirite ", toujours
éditée de nos jours par l’Union Spirite Française, conjointement
avec le Conseil Spirite International.
Allan Kardec
a dû affronter durant son passage terrestre, toutes les luttes,
toutes les turpitudes. Il fut en butte à bien des complots
montés contre lui, mais son nom, demeure dans la mémoire de
notre humanité comme celui d’un vaillant lutteur, le pionner du
hardi, auréolé d’une gloire légitimement acquise. Il a prêche
d’exemple, pour le triomphe du spiritisme, futur temple de notre
humanité.
Le 1er
avril 1858, il fonda la Société Parisienne des Etudes Spirites,
1ere société spirite du monde. Le local se situait au
Palais Royal, galerie Valois du 1er avril 1858 au 1er
avril 1859, puis la société s’installa définitivement au 59 rue
et passage Ste Anne à Paris.
En 1860
Allan Kardec fit un voyage à travers la France dans l’intérêt du
spiritisme, et se félicite de la cordialité de l’accueil qu’il a
reçu partout, et notamment à Sens, Mâcon, Lyon, ST- Etienne. Un
mot bien caractéristique est partout à l’ordre du jour, c’est
celui-ci : " Le Spiritisme est dans l’air, à lui seul il
peint l’état des choses " C’est surtout à Lyon que les
résultats sont les plus remarquables. La doctrine a exercé chez
les ouvriers la plus salutaire influence du point de vue de
l’ordre, de la morale et des idées religieuses, en résumé la
diffusion du spiritisme marche avec la rapidité la plus
encourageante.
Le 19
septembre 1860 il prononce un discours mémorable, en voici
quelques passages : " La première chose qui m’a frappé, c’est
le nombre d’adeptes, je savais bien que Lyon en comptait
beaucoup, mais j’étais loin de me douter que le nombre fut aussi
considérable, car c’est par centaines qu’on les compte, et
bientôt, je l’espère, on ne pourra plus les compter. Il y a,
messieurs, trois catégories d’adeptes : les uns qui se bornent à
croire à la réalité des manifestations et qui cherchent avant
tout les phénomènes, le spiritisme est simplement pour eux une
série de faits plus ou moins intéressants. Les seconds y voient
autre chose que les faits, ils en comprennent la portée
philosophique, ils admirent la morale qui en découle, mais ils
ne la pratiquent pas, pour eux la charité chrétienne est une
belle maxime, mais voilà tout. Les troisièmes, enfin, ne se
contentent pas d’en admirer la morale : ils la pratiquent et en
acceptent les conséquences. Bien convaincus que l’existence
terrestre est une épreuve passagère, ils tâchent de mettre à
profit ces courts instants pour marcher dans la voie du progrès
que leur tracent les esprits, en s’efforçant de faire le bien et
de réprimer leurs mauvais penchants, leurs relations sont
toujours sures, car leurs convictions les éloignent de toutes
pensées du mal, la charité est en toute chose la règle de leur
conduite, ce sont là les vrais spirites ou mieux les spirite
chrétiens . Il établit une règle générale importante, à
savoir : Le nom d’un esprit n’est jamais une garantie, la seule
véritable garantie de supériorité, c’est la pensée et la manière
dont elle est exprimée. Les esprits trompeurs peuvent tout
imiter, tout, excepté le vrai savoir et les vrais sentiments.
En janvier
1861, il travaillait sur le "Livre des médiums", il
expose ceci dans "la Revue Spirite" : " Nous avons cherché
toutes les questions qui se rattachent à la pratique des
manifestations, il contient, d’après les esprits, l’explication
théorique des divers phénomènes et des conditions dans
lesquelles ils peuvent se produire, mais la partie concernant le
développement et l’exercice de la médiumnité a surtout été de
notre part l’objet d’une attention toute spéciale. Le Spiritisme
expérimental est entouré de beaucoup plus de difficultés qu’on
ne le croie généralement, et les écueils qu’on y rencontre sont
nombreux, c’est ce qui cause toute déception chez ceux qui s’en
occupent sans avoir l’expérience et les connaissances
nécessaires ".
L
'Autodafé de BARCELONE :
1861 restera
mémorable dans les annales du Spiritisme par un fait monstrueux
qui signera définitivement l’arrêt de la monstrueuse Inquisition
qui sévissait encore en Espagne. A dix heures et demi du même
jour, renouvelant les fastes et les bûchers du Moyen Age,
l’évêque de Barcelone fit brûler en place publique, par la main
du bourreau, les ouvrages incriminés, au lieu où étaient
exécutés les criminels au dernier supplice.
Par ordre de
l’évêque de cette ville les livres suivants furent brûlés :
"La revue spirite",
directeur Allan Kardec.
"La revue spiritualiste", directeur Piérar.
"Le livre des esprits", par Allan Kardec.
"Le livre des médiums",
par Allan Kardec.
"Qu’est que le spiritisme", par Allan Kardec.
"Fragment de sonate", dicté par l’esprit de Mozart
"Lettre d’un catholique sur le spiritisme", par le Dr
Graux
"L’histoire de Jeanne D’Arc", dictée par elle-même à
Ermance Dufaux
etc.
Quand le feu
a eut consommé les trois cents volumes spirites, le prêtre et
ses aides se sont retirés couverts par les huées et les
malédictions de la foule qui criait : "a bas l’Inquisition !".
Allan Kardec se réjouit de cet acte car il recruta un nombre
incalculable d’adhérents à la doctrine spirite. Le temps
démontra combien cet autodafé permis un immense développement du
spiritisme dans toutes l’Espagne, en France, et au Portugal.
Fatigué par
son action sans repos, ayant servi sans compter son temps au
service de la doctrine, le 31 mars 1869 la maladie de cœur qui
le minait sourdement eut raison de sa robuste constitution et
l'enleva à l’affection de ses disciples spirites , il se
désincarna à Paris 59 passage Ste Anne dans le 2éme
arrondissement. Dans le journal de Paris du 3 avril 1869 on
pouvait lire : " Celui qui, si longtemps occupa le monde
scientifique et religieux sous le pseudonyme d'Allan Kardec est
décédé à l'age de 65 ans. Si le style c'est l'homme, ceux qui
ont connu Allan Kardec vivant ne peuvent qu'être émus par
l'authenticité d'une communication produite par lui même, car
l'esprit de Allan Kardec était venu dire quels avaient été ses
déchirements, ses impressions premières, lequel de ses
prédécesseurs dans la mort étaient venus aider son âme à se
dégager de la matière".
Allan Kardec
a accompli une mission que nul autre ne pouvait mener à bonne
fin, il fallait sacrifier les longues veilles qui nourrissaient
l'esprit, la patience qui enseigne à la longue, l'abnégation qui
brave la sottise du présent pour ne voir que le rayonnement du
futur. Par ses oeuvres, Allan Kardec, aura fondé le dogme
pressenti par les sociétés les plus anciennes. Son nom restera
toujours estimé comme celui d'un homme de bien et un bienfaiteur
pour l'humanité.
Il a codifié
magistralement ce qui paraissait inaccessible par le Spiritisme
à la portée de tous, en détruisant les abus, et en relevant bien
des consciences endolories par la conviction de l'épreuve et la
consolation de l'avenir. soyons les fidèles disciples d'Allan
Kardec, souvenons nous qu'il a dit : "Il ne sert à rien de
croire aux manifestations spirites si l’on ne conforme sa
conduite à ses principes, le véritable spirite est celui dont on
peut dire : "Il vaut mieux aujourd’hui qu’hier". Que tel
soit le seul jugement qu’on puisse porter sur nous, si nous
voulons être dignes de nos devanciers, si nous voulons rester
les véritables disciples d’Allan Kardec. Sa tombe au Père La
Chaise est en permanence la plus fleurie.
(Textes
d’Henri Sausse)
"
Le Spiritisme est une science morale, progressive et
perfectible, qui répond aux aspirations du coeur et de la
raison"
"Dans l'état actuel d'infériorité, les hommes ne peuvent que
difficilement comprendre Dieu infini, parce qu'ils sont
eux-mêmes bornés et limités, c'est pourquoi ils se le figurent
borné et limité, comme eux ; ils se le représentent comme un
être circonscrit, et en font une image à leur image. Nos
tableaux qui le peignent sous des traits humains ne contribuent
pas peu à entretenir cette erreur dans l'esprit des masses, qui
admirent en lui plus la forme que la pensée. C'est pour le plus
grand nombre un souverain puissant, sur un trône inaccessible,
perdu dans l'immensité des cieux, et parce que leurs facultés et
leurs perceptions sont bornées, ils ne comprennent pas que dieu
puisse ou daigne intervenir directement dans les petites
choses."
Allan KARDEC