Les Visages Ectoplasmiques
et les Animaux Fantomatiques de
GUZIKE
Après ces aperçus de la
médiumnité ectoplasmique de Home et d'Eusapia, qui appartiennent
à un passé révolu, examinons avec quelques détails la
médiumnité, de Guzik, de Kluski et de Rudi Schneider, qui furent
des médiums contemporains.
Le médium polonais Guzik
produisait des formes humaines dont on voyait surtout le visage
lumineux par lui-même. Ces visages étaient vivants, et, de la
bouche, sortait une voix rauque, indéfinissable.
« J'ai vu à Varsovie,
rapporte le métapsychiste et écrivain scientifique français René
Sudre, dans une séance tenue avec Schrenck Notzing, Geley,
Mackensie, Neumann, des lumières couplées voltiger à une
certaine hauteur puis s'arrêter en face de moi et devenir deux
yeux : autour de ces yeux s'esquissèrent bientôt les traits
lumineux d'un visage ; ensuite, la tête fut parfaitement visible
et j'entendis une voix rauque dire en allemand, par trois fois :
« Guten Morgen ! » Dans la même séance, je vis une petite
lumière se poser sur un piano fermé à clef, et à ma demande,
trois ou quatre notes furent frappées. Plusieurs fois, dans les
séances de Paris, je fus embrassé par des lèvres lumineuses
plutôt froides. »
Guzik matérialisa aussi des
formes animales : un chien qui mordait et léchait, une espèce de
petit écureuil, que le docteur Osty sentit naître au flanc même
du médium et qui se promena sur l'épaule de certains assistants,
et une bête volumineuse, sorte d'ours ou de pithécanthrope, dont
on sentait le pelage velu et le corps massif et résistant.
"Récapitulons donc, en disant que d'après les procédés
d'analyse des phénomènes de hantise, nous sommes parvenus à
mettre en évidence que l'hypothèse spirite est seule vraiment
susceptible de les expliquer"
Ernest BOZZANO
"Ce n'est pas
faire preuve de sagesse que de se refuser à examiner des
phénomènes parce que nous croyons être sûr de leur
impossibilité. comme si notre connaissance de l'univers était
complète !"
Colonel DE ROCHAS
Le Manifeste des trente-quatre :
Les séances qui eurent lieu
à Paris avec Guzik, de novembre 1922 à mai 1923, sous
les auspices de l'Institut Métapsychique International,
furent des séances de démonstration. Des professeurs de
médecine et de droit, des membres de l'Académie des Sciences
et de l'Académie Française, des médecins et des
écrivains de grand renom, des ingénieurs et des experts de
police y assistèrent. De par leur éducation professionnelle,
leurs méthodes de jugement devaient être très différentes les
unes des autres, et, cependant, tous déclarèrent qu'ils étaient
convaincus de la réalité métapsychique des phénomènes présentés
par Guzik. Ils exprimèrent leur opinion dans un rapport prudent
et mesuré mais cependant très affirmatif, qui fut appelé le
Manifeste des trente-quatre. En voici les termes essentiels.
« 1 °
Contrôle du médium. - Le
médium était
déshabillé en présence d'au moins deux de nous, avant d'entrer
dans la salle des séances, et revêtu d'un pyjama sans poches.
Pendant les séances, il était tenu par les deux mains, le petit
doigt de chaque main passé en crochet au petit doigt de la main
correspondante de chacun des deux contrôleurs. De plus, un ruban
très court (longueur juste suffisante) doublement plombé (balle
de plomb écrasée par une pince portant les initiales de l'I.M.I)
unissait le poignet droit et le poignet gauche du médium aux
poignets gauche et droit des contrôleurs. Cette ligature était
inviolable (il fallait nécessairement couper le ruban pour
libérer les mains du médium), et rendait impossible l'usage de
ses mains, alors même qu'elles n'eussent pas été tenues. Les
contrôleurs assuraient le contact étroit et permanent de leur
corps, spécialement de leur pied et de leur jambe, avec le
corps, les jambes et les pieds du médium.
« Nous avons tous constaté
que, pendant toute la durée des séances, le médium restait
absolument passif. Quand il se produisait un phénomène
important, son corps et ses mains frissonnaient ; mais jamais il
n'esquissait de mouvement, même de faible amplitude. Par
exception, il lui arrivait, de temps en temps, de se porter en
arrière, aussi loin que possible de lui, la main de l'un ou de
l'autre contrôleur pour lui permettre de constater certains
phénomènes décrits plus loin.
« 2°
Contrôle des expérimentateurs.- Tous
les
expérimentateurs se tenaient par la main et étaient joints,
poignets à poignets, par des chaînettes cadenassées, aussi
courtes que possible.
« 3°
Contrôle de la salle.- Les
portes des
salles où ont eu lieu les séances étaient fermées à clef en
dedans, et scellées par des bandes collées signées de l'un de
nous.
« Le tablier de la cheminée
était également scellé au parquet. Quelques expérimentateurs ont
même collé les fenêtres. II n'y avait dans ces pièces aucun
meuble ou placard susceptible de cacher un compère éventuel.
L'hypothèse de trappes, placards dérobés, panneaux tournants,
etc. ne peut être mise en avant pour les raisons suivantes :
a) Un rapport très
complet de M. Legros, architecte diplômé, 26 bis, avenue
Daumesnil, qui a visité à fond les locaux de l'I.M.I., déclare
formellement que les murs, le plancher et le plafond sont tout à
fait normaux.
b) A plusieurs
reprises, le plancher a été, avant la séance, entièrement
recouvert de sciure de bois, de sorte que le soulèvement d'une
trappe eût été dévoilé inévitablement. Il est à noter que, dans
ces conditions, nous n'avons pas observé de traces de pas
humains.
c) Des séances
positives ont eu lieu dans l'appartement privé de quatre d'entre
nous (professeur Richet, professeur Cunéo, docteur Bord, docteur
Bour).
Dans ces conditions,
en dépit de l'obscurité, le contrôle matériel était absolu, et
le contrôle de Guzik, d'une extrême simplicité, donnait entière
satisfaction.
« 4e
Phénomènes. - Nous
avons observé un
certain nombre de phénomènes inexplicables dans l'état actuel de
nos connaissances scientifiques.
« Parmi ces phénomènes, il
en est qui ne se sont pas produits à toutes les séances
positives, tels que les empreintes sur la terre glaise et les
manifestations lumineuses. Ces dernières étaient accompagnées de
sensations d'attouchements et de bruits articulés concomitants.
« Ces faits n'ayant pu être
observés par tous les expérimentateurs, nous les réservons,
malgré leur importance, et nous nous bornerons à affirmer la
réalité de deux catégories de phénomènes
« 1° Des déplacements,
parfois très étendus, d'objets divers, sans aucun contact du
médium et d'ailleurs hors de sa portée (jusqu'à 1,50 m).
« Pour nous mettre à l'abri de
toute illusion d'observation et de toute erreur de mémoire, ces
objets avaient été minutieusement repérés et très souvent
collés, au sol ou à la table qui les supportaient, par du papier
gommé.
« 2°
Des contacts et attouchements, très fréquents et
très divers comme sensations, perçus sur le bras, le dos, la
tête des contrôleurs.